La chirurgie esthétique, une pratique devenue courante
Si la chirurgie esthétique était quelques décennies auparavant réservée aux stars et aux millionnaires, elle est aujourd’hui devenue une pratique courante. En 2003, une étude américaine a ainsi annoncé 220 000 interventions sur des sujets de moins de 18 ans. Ce chiffre est en constante évolution et la quête de la perfection physique, véhiculée au quotidien par les médias et par l’industrie de la beauté, ne fait qu’amplifier le phénomène.
Mais malgré sa banalisation, la chirurgie plastique inquiète encore. En effet, seulement 10 % des opérations sont ratées ou nécessitent des corrections. Le manque d’information est à l’origine de nombreuses déceptions et plaintes formulées par les patients. De plus, il faut savoir que beaucoup de médecins ne sont pas forcement qualifié pour pratiquer de telles interventions. Malheureusement, dans la pratique, il n’est pas rare de voir un gynécologue effectuer des liposuccions ou un généraliste des mammoplasties. En France, L’Association pour l’Information Médicale en Esthétique (AIME) tire la sonnette d’alarme contre ces médecins qui débordent de leur compétence.
Seul l’excès est condamnable
Chacun s’accorde à dire que dans le cas d’une chirurgie plastique visant à corriger une malformation, un défaut physique gênant ou même à satisfaire sa propre image de soi, aucun problème ne semble se poser. Les défenseurs de la chirurgie esthétique avancent ce principal argument. Mais bien souvent, des excès sont commis, et nombreux sont celles et ceux qui, tentés par une première expérience encourageante, ne savent plus s’arrêter. En effet, la tentation pour des interventions répétées reste forte, afin de répondre à tous les critères de beauté de la société actuelle.
Après une augmentation de la poitrine, un léger lifting puis une liposuccion s’imposent. Ainsi, la roue est vite lancée et les interventions chirurgicales se multiplient. La Québécoise Micheline Charest, fondatrice de la maison de production Cinar, a, semble-t-il, succombé à des complications d’une triple chirurgie esthétique nécessitant six heures d’anesthésie. La question des limites et de l’éthique peut alors se poser. De plus, si beaucoup de femmes et d’hommes succombent aux flots d’images diffusées sur les critères de beauté, beaucoup résistent et s’acceptent tels qu’ils sont au risque de paraître anormaux. La chirurgie esthétique est — elle de nos jours absurde ? Comment la pratiquer de façon raisonnable et responsable ? Là encore, seul l’excès est nuisible et donc condamnable.